Les sapeurs-pompiers volontaires du Comminges en colère et mobilisés ce week-end

Article publié par La Dépêche du Midi le

Sapeurs-pompiers, Sécurité, Saint-Gaudens

A L’Isle-en-Dodon, les pompiers ont posé leur bip et leurs gants, accompagnés de plusieurs maires du territoire. DDM – S.F.
Avec nos correspondants

L’essentiel : En Comminges comme dans le reste de la Haute-Garonne, les pompiers volontaires ont manifesté leur colère quant à l’avenir de leur statut, principalement concernant leur « retraite ».

De midi à 13 heures ce samedi 27 septembre, les pompiers volontaires d’Occitanie étaient invités à « déposer leur bip ».

« La grogne monte » explique Cédric Escudero vice-président de l’UDSP31 (Union départementale des sapeurs-pompiers) responsable de la Commission des sapeurs-pompiers de la Haute-Garonne. « Aujourd’hui cette action est régionale, elle va se développer sur toute la France. Nous ne prenons pas la population en otage, les secours sont assurés ».

À Salies, le maire Jean-Pierre Duprat avec les volontaires du centre de secours.
À Salies, le maire Jean-Pierre Duprat avec les volontaires du centre de secours. DDM – Zoé Gauthier

Les volontaires sont en colère : ils attendent que le nouveau gouvernement statue sur leur avenir. Le point d’achoppement provient, de « l’absence persistante du décret d’application de la réforme des retraites de 2023. La loi prévoit d’accorder une bonification de trimestres après 10 années de service », mais il manque le décret d’application. S’y ajoute la remise en cause de la Nouvelle Prestation de Fidélisation et de Reconnaissance (NPFR) et le gel des indemnités horaires depuis 2 ans.

Les élus avec « leurs » troupes

Les élus étaient aux côtés des pompiers. « On retrouve les pompiers professionnels dans les grandes villes ou les métropoles, mais si on enlève les volontaires dans nos communes rurales nous ne serons jamais en mesure d’assurer ce service aux populations » commentent Alain Boubée (Boulogne), Jean-Pierre Duprat (Salies), Raoul Raspeau (Saint-Martory) et Céline Laurenties (conseillère départementale).

« Sans volontaires, quelles conséquences »

À Saint-Martory, remise des bips au maire Raoul Raspeau.
À Saint-Martory, remise des bips au maire Raoul Raspeau. DDM – Zoé Gauthier

À Saint-Martory le chef de centre, Patrice Casse explique : « Aujourd’hui c’est seulement l’envie qui motive les pompiers volontaires. 90 à 95 % des interventions du secteur sont faites par eux. Si demain il n’y a plus ou plus assez de volontaires, du fait de ce manque de reconnaissance de notre engagement, les conséquences seront des délais d’interventions allongés, des interventions qui ne se feront plus… Il y aura forcément du tri et les secours seront bien moins assurés ».
Même combat pour Cédric Sorribas, chef de centre de Salies-du-Salat. « Ils veulent nous supprimer le peu de retraite que l’on est censé avoir à la fin de notre carrière et du temps que nous consacrons à la population. À l’heure actuelle au bout de 20 ans on a une fidélisation qui nous donne droit à 40 € par mois. Il y a des lois qui ont été votées en 2023 pour essayer de bonifier la carrière de pompier volontaire, qui nous donnerait droit à certains trimestres pour que l’on puisse partir à la retraite un peu plus tôt ; tout cela est en sommeil depuis les changements de gouvernement ».

« Un système qui s’essouffle »

Un geste symbolique à Boulogne : la dépose des bips.
Un geste symbolique à Boulogne : la dépose des bips. DDM – Hervé Gascogne

À Boulogne-sur-Gesse, Sur un territoire de 22 communes (auxquelles s’ajoutent 2 communes limitrophes du Gers et des Hautes-Pyrénées), le lieutenant Stéphane Pagotto, chef de centre, ajoute : « Les sapeurs-pompiers volontaires concourent notamment aux actions de prévention, de prévision, de formation et aux opérations de secours que requiert, en toutes circonstances, la sauvegarde des personnes, des biens et de l’environnement. Une mission qui exige engagement disponibilité et compétences ».

Lui veut faut faire comprendre à la population que les pompiers volontaires, « ce sont des hommes et des femmes qui donnent beaucoup de temps sur leur vie privée, à côté de leur vie professionnelle. On se rend compte aujourd’hui que le système est en train de s’essouffler du fait qu’en milieu rural, il n’y a plus de travail. Recruter est de plus en plus dur. On fait de plus en plus d’interventions (500 l’année passée) en raison, entre autres, du manque de médecins. Et on se sent complètement abandonnés par l’État, qui veut faire des économies sur notre dos ». 

 

A L’Isle-en-Dodon, les pompiers ont posé leur bip et leurs gants, accompagnés de plusieurs maires du territoire.
A L’Isle-en-Dodon, les pompiers ont posé leur bip et leurs gants, accompagnés de plusieurs maires du territoire. DDM – S.F.