«Caval e Vin», la rencontre du cheval et du vignoble

Article publié par La Dépêche du Midi le

Cécile Augier Legrand a marié un andalou avec un frison et les premiers andalzons sont nés en 2011 en Comminges. Photo DR

Cécile Augier Legrand vient de recevoir le 2e prix des trophées de la vie locale avec son amie Hélène Jougla pour la création de «Caval e Vin». Il faut dire que c’est une première, un évènement oenotouristique itinérant pour les amoureux du vin et des chevaux. Un nouveau concept unique qui permettra de mettre en lumière chaque année en un lieu différent de la région Occitanie, des artisans de bouche, des artistes et autres talents locaux autour des vins du Mas Farchat situé dans l’Hérault et du Haras de Val Castel, niché dans les coteaux de Montbernard.

Le parcours de Cécile est peu banal. «Mon histoire a démarré dans la Drôme et le premier mot que j’ai dit c’est dada» confie-t-elle en riant. «J’ai grandi à la campagne, très tôt j’ai eu un poney puis un cheval». Après un DUT de droit gestion et compta, elle a poursuivi ses études supérieures en communication. Parallèlement, elle découvre l’attelage et acquiert une pouliche.

Le hasard de la vie lui fait rencontrer celui qui va devenir son mari, Christophe Legrand, éleveur de charolaises. Elle découvre ce métier, l’élevage est une profession de foi pour elle.

Fermiers tous deux dans la Nièvre, ils ont découvert la race gasconne. «Un jour (c’était le 15 septembre 2004), on était à Ax-les-Thermes, j’ai vu descendre les vaches gasconnes. C’était magique et j’ai fait le pari d’élever des Gasconnes en Bourgogne» se souvient-elle. Le temps a passé mais voilà, ils n’étaient pas chez eux et avaient envie de soleil. «De fil en aiguille, on a cherché, on est venu visiter ici et on a déménagé à Montbernard dans la nuit de Noël 2 010».

Cécile, qui élève des chevaux depuis longtemps maintenant, est arrivée avec un petit cheptel de 24 bovins et 12 chevaux. Aujourd’hui exploitante agricole et heureuse de l’être, elle est à la tête d’une petite exploitation, mais de qualité : «Je ne voulais plus produire pour produire. Les gens doivent prendre conscience qu’il faut consommer local, retrouver le contact. Valoriser la nature au bon moment» confie cette femme éleveuse reconnue dans la profession. Christophe est devenu artisan mécanicien agricole et Cécile tient les rênes du haras. «Je fais ce que j’avais vraiment envie de faire. J’aime les chevaux andalous, je m’en étais offert un il y a quelques années et j’ai eu l’idée de marier un andalou avec un frison, un cheval des Pays-Bas. Et les premiers andalzons sont nés en 2011. Aujourd’hui j’en ai certains qui commencent à sortir en compétition d’attelage».

Et puis il y a eu la belle rencontre avec Hélène Jougla il y a 10 ans, venue lui acheter un cheval frison. L’amour qu’elles portent toutes deux à ce noble animal réunit les deux femmes. Elles ont vite sympathisé. Hélène est vigneronne éleveuse dans l’Hérault. Le Mas Farchat étant à l’effigie du cheval, c’est tout naturellement qu’Hélène a demandé à Cécile l’autorisation d’utiliser des photos de ses étalons pour habiller certaines de ses cuvées.

Le millésime 2 018 vient de s’étoffer en gamme avec notamment la cuvée Andalzon qui fait la fierté de Cécile. Deux femmes, deux élevages différents mais les mêmes valeurs que sont la passion, le terroir et la qualité. L’inauguration de Caval e Vin se tiendra le 27 avril au château du Calaoué (32) avec présentation des nouveaux millésimes et des nouvelles cuvées dont celle éponyme de l’Andalzon.

Y.Ch-Sénac