Victor Ané, l’organiste de l’orgue Magen

Parmi ses musiciens de prédilection, Victor Ané affectionne tout particulièrement Bach et Haendel./Photo DDM, Y.CS
Parmi ses musiciens de prédilection, Victor Ané affectionne tout particulièrement Bach et Haendel./Photo DDM, Y.CS

Victor Ané, fidèle paroissien humble et discret, est l’organiste liturgique de la paroisse qui donne vie, lors de la plupart des messes, en s’installant aux claviers du grand orgue Magen, pour jouer l’entrée, l’offertoire et la sortie de la célébration. Par sa présence, toute l’année, il veille à la bonne marche de l’orgue, en signalant ses moindres faiblesses aux personnes compétentes en charge de son entretien.

95 ans et la même flamme

À 95 ans, la silhouette est haute, la poignée de main ferme et l’œil pétille toujours de malice. Jeune d’esprit et le sens de la répartie toujours bien aiguisé, il se souvient : «J’ai joué pour la première fois sur cet instrument en 1945 alors voyez mon âge ! Il y avait à l’époque une organiste, Madame Desangles et de temps en temps elle me cédait la place. Au départ, j’ai étudié le piano et c’est venu tout doucement. J’ai été titulaire en 1985, il y avait un prêtre qui s’appelait Tajan et qui aimait vraiment la musique. Lorsqu’il est mort, il n’y avait personne pour jouer alors ça a commencé comme ça».

Un long escalier étroit été comme hiver

Eté comme hiver, malgré la neige et le froid, il vient jouer presque tous les dimanches. Il n’y a que le soleil, dont la luminosité lui fait mal aux yeux, qui l’empêche parfois de venir. On ne le voit jamais, il arrive avant les autres et repart en dernier. «C’est le privilège des organistes. Les pianistes, on les applaudit» sourit-il. Il faut dire aussi que l’accès à l’orgue Magen n’est pas vraiment aisé. Un long escalier en pierre étroit permet d’y accéder. Déjà pas facile pour certains, encore moins pour un organiste de 95 ans.

Autodidacte, il revient sur son parcours : «Il y avait un piano chez moi. Dans mon village, le père de l’institutrice jouait du piano à Toulouse et nous apprenait le solfège à ma sœur et à moi chaque jeudi. En pension pendant 10 ans à Montréjeau, j’ai eu plusieurs professeurs de musique dont deux, aveugles, qui ont beaucoup compté pour moi. Tout comme Madame Desangles et sa belle-fille Jeannette qui a pris sa relève. En 1980 il y avait une très belle chorale menée par Jean Coutens et Jean Savès et l’on chantait ici, près de l’orgue», se souvient-il avec nostalgie. Et après Victor, qui prendra soin de l’orgue Magen…