L’Isle-en-Dodon. Le kinésithérapeute exerçait sans licence et volait ses patients

Article publié par La Dépêche du Midi le


Faits divers, Haute-Garonne, L’Isle-en-Dodon

Le tribunal judiciaire de Saint-Gaudens. DDM – DDM
Correspondant

l’essentielCe jeudi, J.M.M, 54 ans, praticien kinésithérapeute à l’Isle en Dodon devait répondre devant le tribunal correctionnel de pas moins de 17 chefs d’accusation. Bien qu’étant radié de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes, ce Gersois pratiquait toujours cette activité en Comminges.

J.M M, kinésithérapeute était poursuivi devant le tribunal correctionnel de Saint-Gaudens jeudi pour 17 infractions. Ainsi il est soupçonné d’abus de confiance, de banqueroute, de falsification d’un certificat médical, d’exercice illégal de la profession de masseur kinésithérapeute, mais aussi d’exercice d’ostéopathie sans autorisation, d’exercice d’activité de santé sans être assuré ainsi que huit vols en récidive et 3 escroqueries.

Absent à l’audience, le prévenu a transmis un certificat médical faisant état d’un traitement lourd ce qui a laissé le tribunal perplexe.
Les faits dont est accusé l’ancien kiné s’étendent du 8 avril 2021 au 9 mai 2023.

Avant les faits, la situation de la micro entreprise du kiné n’avaient cessé de décliner, avec un redressement judiciaire en octobre 2019, suivi d’une liquidation judiciaire en septembre 2021. À partir d’octobre , un détournement d’actif est constaté; le délit de banqueroute est relevé, «une comptabilité incomplète et irrégulière est détectée», souligne maître Régis Degioanni, avocat représentant le mandataire chargé de régler la banqueroute. Courant 2021, prétextant des difficultés financières, le praticien abuse de la confiance de son employée. Par son biais, il obtient un crédit à la consommation, puis bénéficiant des données personnelles de celle-ci à son insu, c’est un troisième, un troisième puis un quatrième prêt qu’il contracte. Il s’acquitte des premières mensualités puis cesse ses remboursements.
Maître Frédéric Langlois demande réparation pour la victime endettée à hauteur de 68 502€. Elle doit aujourd’hui encore rendre des comptes aux organismes prêteurs.

Fin 2021, une pharmacie contacte une médecin pour des précisions sur une ordonnance présentée par le prévenu. La médecin soutenue par Maître Françoise Duverneuil, constate et dénonce une falsification de l’ordonnance qui a permis au prévenu d’obtenir à cinq reprises des médicaments non prescrits.

Escroqueries répétées

Seront également relevées diverses autres escroqueries avec usage de fausse qualité et précédées de vols. Au cours des soins de kiné, Maumus détournait l’attention de ses patients et substituait leur carte bleue, qu’il utilisait pour des achats sur Internet. 

Un préjudice qui s’élève à 2247€ pour 10 victimes. «Malgré une interdiction d’exercer, et une radiation de l’ordre des praticiens, Maumus continue à exercer une activité de kiné et d’ostéopathie», dénonce Maître Julliard pour la profession. Pour sa défense, au cours de l’enquête, Maumus déclare avoir agi par nécessité.

Après délibéré, le prévenu déjà condamné pour escroquerie, vols et contrefaçon est relaxé pour la banqueroute. Il est reconnu coupable de toutes les autres infractions et écope de 14 mois de prison , (auquel s’ajoutera un sursis révoqué) et de 100 € d’amende. Il devra régler 1351€ à une partie des victimes. Il est définitivement interdit d’exercer toute activité paramédicale. Les intérêts civils seront débattus le 31 janvier prochain.